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Les atouts patrimoniaux et paysagers du SCoTAM, en quête de valorisation touristique

Le territoire du SCoTAM est riche d’un patrimoine naturel, culturel et historique très diversifié. Il a été fortement marqué par les différentes époques de l’Histoire : de l’antiquité dont Metz était une ville importante à nos jours en passant par les grandes guerres, l’annexion ou encore la révolution industrielle.

Fort de cette richesse qui se voit, se parcours et se visite, beaucoup de « pépites » restent à découvrir au détours de nos chemins ! Le Plan Paysages initié y consacre un programme d’actions intitulé « Valoriser les pépites : révéler et gérer sur le long terme »

Un riche patrimoine bâti

De part son histoire, notre territoire dispose d’un patrimoine riche et diversifié.

Site patrimonial remarquable, Quartier Impérial du début du XXème siècle et patrimoine militaire omniprésent, la ville de Metz bénéficie d’un patrimoine bâti exceptionnel. L’ensemble bénéficie de nombreuses mesures de protection (monuments historiques, secteur sauvegardé) et la Métropole messine compte trois sites patrimoniaux remarquables. Par ailleurs, autres témoignages de l’histoire moderne du territoire, les vallées sidérurgiques notamment les cités ouvrières d’Orne-Moselle, les deux ceintures fortifiées – peu mises en valeur – complètent ces héritages.

Les singularités du village lorrain comprennent également une forte dimension patrimoniale. Ses formes urbaines relativement variées confèrent à chaque entité une image forte : « villages-rue » le long des axes de circulation, « villages-tas » viticoles, « villages-cour », « villages place », etc. Une évolution de l’urbanisme respectueuse de certains caractères traditionnels, tels que le bâti rural ou les usoirs, peut permettre à l’arrière-pays de choisir un développement maîtrisé tout en gardant ses atouts patrimoniaux et son potentiel attractif.

La pierre de Jaumont, extraite des carrières du Pays d’Orne – Moselle, constitue l’un des matériaux les plus emblématiques de l’architecture locale. Facilement identifiable à sa coloration jaune d’or, ce calcaire est caractéristique des principaux monuments et édifices de Metz et de ses environs.

Au-delà de ces héritages historiques, il convient désormais de veiller à une intégration harmonieuse de l’urbanisation récente (bâti résidentiel, économique et agricole), compte tenu des enjeux paysagers qui y sont liés.

Patrimoine rural

La maison lorraine et son vocabulaire typique : porte de grange et volet en bois peints, fruitiers palissées, enduits de teinte calcaire viennent agrémenté les rues des villages du territoire.

A l’avant, les usoirs, libérés des impératifs agricoles et énergétiques, cherchent à écrire leur futur, libérés de l’emprise de la voiture et à la reconquête de liens sociaux.

Patrimoine industriel

« Les usines étaient si grandes qu’on les croyait éternelles. La nature reprend ses droits. En avant-garde, les herbes et les broussailles ont envahi les chenaux, les toitures et les cours. Les arbustes suivent, agrippant leurs racines aux crevasses des murs. »

Extrait de Le Fer en Lorraine, Jean Morette,
Le Républicain Lorrain,1986

Patrimoine militaire

Les hommes passent et disparaissent, les frontières aussi, un jour.
Mais dans le paysage presque immobile restent, sous l’herbe et les frondaisons agitées par le vent, …
les carapaces des Festen, les vieux fossés, les monuments aux héros oubliés et les cimetières de tous les camps.

Paysage(s) de l’étrange,
A. et D. Mathis, Aurélie Michel et Susanne Müller (dir.), édition Le bord de l’eau, 2018

Un patrimoine naturel à découvrir

Les espaces naturels du territoire constituent un atout majeur d’attractivité qui reste néanmoins fragile en raison des pressions qu’il subit. Les aménagements et développements urbains doivent donc respecter l’environnement, s’adapter à ses composantes et permettre sa préservation.

D’une grande richesse écologique, le territoire comprend des milieux et trames diversifiés : forestiers, prairiaux, de transition, aquatiques et humides, rupicoles et des milieux aux caractéristiques singulières (prairies salées, etc). Les prairies, à forte valeur écologique, sont répandues sur tout le territoire.

De nombreux périmètres de protection et d’inventaire contribuent sa préservation et mise en valeur : Natura 2000, ZNIEFF 1 et 2, ENS, réserves naturelles régionales, etc. Les corridors constitués de nature ordinaire (espaces agricoles, maillage bocager, etc.) ou de trames jardinées (trame verte urbaine) permettent les échanges entre les réservoirs de biodiversité.

Cependant, ailleurs cette biodiversité est parfois fragilisée par des pratiques agricoles intensives sur de larges plaines et plateaux agricoles ou encore par la pression urbaine (habitat, infrastructures, activités) qui fragmente les espaces naturels, forestiers et agricoles (étalement urbain et périurbanisation). Dans les secteurs densément urbanisés, la minéralité reste la norme bien que les jardins privés et les initiatives récentes de retour de la nature en ville jouent un rôle régulateur : parcs urbain – Seille, Val Maidera – jardins familiaux, maraîchage urbain, boisement des anciens forts. Des opérations d’aménagements récentes s’inscrivent dans cette tendance de fond à l’image de l’écoquartier du Sansonnet à Metz.

Au cœur du grand bassin versant de la Moselle, le territoire bénéficie d’un réseau hydrographique dense (Moselle, Seille, Nied, Orne, Canner, etc.) et d’importantes masses d’eau souterraines. La présence de l’eau s’affirme comme un marqueur fort. Sa qualité et ses usages doivent être maîtrisés, ici encore la pression humaine s’intensifie sur la ressource (urbanisation et pratiques agricoles).

Enfin, les effets du changement climatique fragilisent également ces patrimoines naturels et écologiques qui sont désormais visibles par les changements de milieux et les évolutions des espèces, les modifications des habitats, les épisodes de canicules et sècheresse, les nappes phréatiques qui peinent à se remplir, etc.

Un patrimoine vernaculaire à redécouvrir

Les murs et murets en pierre sèche

Edifiés avec des pierres locales, ils se composent d’une juxtaposition de pierres naturelles non liées (c’est-à-dire qu’il n’y a ni chaux, ni ciment, mortier ou béton pour tenir les pierres entre elles). C’est la taille des pierres lors de la pose et quelques autres techniques de construction qui permettent aux pierres de s’autocaller.

Appartenant au patrimoine vernaculaire de notre territoire, ils témoignent des usages passés des lieux, faisant apparaître les richesses géologiques de nos sous-sols. Ils sont également le fruit d’un savoir-faire local et d’une valorisation frugale de la ressource avec l’utilisation de pierres locales pour l’aménagement notamment de limites de propriétés et de parcelles agricoles.

Ils constituent un formidable espace de biodiversité et permettent d’abriter une faune et une flore exceptionnelle grâce aux interstices présents entre les pierres. Ces espaces les rendent également transparents à l’eau, leur conférant ainsi une meilleure résistance à la poussée lorsqu’ils servent de soutènement et une rapidité de sèchage plus importante.

Enfin, dans un contexte de changement climatique, ils constituent une solution durable, notamment dans les zones d’aléas retrait et gonflement des argiles, afin de proposer des murs suivant les variations du terrain sans fissurer grâce à la flexibilité de leur construction. Souple et solide à la fois !

Il s’agit d’une technique fréquemment employée en Lorraine, notamment autour du XVIIIe et XIXe siècle. Elle peut être présente sur le territoire sous la forme d’un muret de clôture ou d’un mur de soutènement pour retenir des terres, parfois même pour édifier des bâtiments.

Ces constructions sont observables à de nombreux endroits du territoire, dans les espaces agricoles comme ruraux, actuels ou passés, sans parfois en connaître l’existence et les particularités. Murs, murets et murs de soutènement, mais aussi pierriers (formés par l’accumulation en un lieu ou linéaire des pierres issues du travail d’épierrement des champs pour faciliter l’exploitation des parcelles agricoles), viennent souligner nos reliefs et dessiner quelques parcelles conférant aux lieux toute leur singularité.

Patrimoine méconnu, le Syndicat mixte du SCoTAM se lance dans la création d’un observatoire de la pierre sèche sur son territoire afin d’identifier les ouvrages existants, les répertorier et analyser chaque site afin de mieux comprendre l’utilisation de ces murs sur notre territoire. Pour participer à l’observatoire et nous indiquer la présence d’un mur, vous pouvez cliquer sur « Ajouter un élément » et compléter le court formulaire !